Actuellement la 3ème religion la plus pratiquée à travers le monde (après le christianisme et l’islam) avec un milliard de fidèles répartis dans 86 pays, l’hindouisme est aussi l’une des plus anciennes religions encore pratiquée de nos jours. Son principal foyer est le sous-continent indien.
Même si cette religion s’avère peu répandue en France, elle comporte des pratiquants sur l’île de la Réunion, une communauté tamoule ayant émigré dans la région. Ces rites peuvent comporter des différences d’une région du globe à une autre.
Les pratiquants de l’hindouisme s’efforcent de créer des conditions optimales permettant à l’âme du défunt d’être purifiée, afin de se préparer à sa nouvelle demeure, et ainsi parachever son cheminement à travers le cycle des incarnations.
Les hindouistes respectent le dharma, qu’ils définissent comme l’ordre universel cosmique, qui confère à l’âme humaine son immortalité, et détermine le cycle de la réincarnation. Par conséquent, l’hindouisme considère la mort comme un passage, une transmigration de l’âme.
La mort n’est nullement considérée comme dramatique, elle libère plutôt le défunt en lui permettant d’accéder à un meilleur état que celui obtenu de son vivant.
D’après la philosophie hindoue, l’être humain existe sur plusieurs niveaux vibratoires, qui sont désignés comme des enveloppes ou des fourreaux (koshas). Le corps physique ne constitue que le premier niveau d’enveloppe matérielle temporaire. Les autres niveaux vibratoires sont l’enveloppe mentale, l’enveloppe prânique d’énergie vitale, le corps de la connaissance intuitive, et l’enveloppe de félicité.
Avec son dernier souffle, les facultés et les sensations d’un humain se replient dans l’enveloppe mentale (manas). Ensuite l’enveloppe mentale se replie dans le niveau vibratoire du prâna, pour retourner au corps de la connaissance intuitive (Brahman), et atteindre ultimement la libération totale de l’âme, dans l’enveloppe de la félicité (moksha).
Au cours de son existence, si le karma du défunt a accumulé trop de mauvaises actions, son âtman incarnera une nouvelle enveloppe physique dans un monde comme la Terre, ou même dans un lieu dont les vibrations sont inférieures. Cette incarnation devra composer avec le poids de ses actes négatifs.
S’il s’avère que le karma est positif, après être parvenu à se libérer des tourments de l’ego, le défunt accédera à un statut de deva (ou dieu), et rejoindra les planètes célestes, c’est-à-dire des lieux dont le niveau vibratoire est supérieur à celui de la Terre, ou en quelque sorte, le paradis.
Lorsque cela est possible, les proches d’un mourant l’accompagnent jusqu’à son dernier souffle. Ils s’efforcent de rendre ces derniers moments aussi paisibles que possible, afin de ne pas perturber l’âme et en faciliter la transition vers des états vibratoires plus élevés.
La tête du mourant est rasée, afin de permettre à son âme de s’échapper plus aisément par le chakra de la couronne.
Un rituel de purification est effectué, en déposant des cendres sur le front du mourant, quelques gouttes d’eau pour le bénir, ainsi que des feuilles de basilic sur sa bouche. La tête du mourant est orientée vers le sud, direction vers laquelle vont les morts.
La famille dépose une image de la divinité préférée du défunt devant ses yeux. Une bougie est positionnée derrière sa tête, afin d’attirer l’âme (à travers la fontanelle ou le septième chakra) vers cette source lumineuse.
En Inde, les défunts sont enroulés dans un linceul, placés sur un brancard surplombant un bûcher fait d’environ un tiers de tonne de bois. Les défunts sont recouverts de fleurs, et sont brûlés. Les fleurs préférées consistent en des œillets d’Inde, en raison de leur caractère sacré.
Le bûcher met environ six heures pour transformer l’enveloppe corporelle en cendres. Le feu revêt la symbolique d’une offrande au ciel. À ce moment, l’âme quitte le corps et chemine vers un niveau vibratoire supérieur. Si le rituel s’est déroulé correctement, l’âme du défunt existera sous une forme apparentée à celle d’un fantôme pendant une période d’environ 10 à 30 jours. Par la suite, l’âme devrait avoir atteint l’étape suivante.
Les cendres sont recueillies et ensuite jetées le plus rapidement possible dans le fleuve Gange, ou un autre cours d’eau.
Les ascètes ne sont pas brûlés sur un bûcher, étant donné qu’ils sont parvenus, à force d’effectuer d’innombrables exercices spirituels, à être consumés intérieurement. Leurs corps sont directement jetés à la rivière ou enterrés.
En France, il n’est pas autorisé de placer les personnes décédées sur des bûchers funéraires. Le corps du défunt est déposé dans un cercueil et confié aux pompes funèbres. La législation actuelle ne permettant pas aux membres de la famille d’avoir accès aux parties techniques de l’incinération pour pratiquer leurs rituels, un système de visualisation permet néanmoins à ces personnes de respecter les pratiques d’usage.
Les proches du défunt sont chargés du rituel de la toilette. Les soins de conservation sont interdits. Le défunt est lavé et baigné dans une eau parfumée.
Un onguent au beurre non salé (dia) est ensuite appliqué sur la peau. Le corps est recouvert d’un linceul blanc, pour symboliser la pureté de l’âme. En France, il peut s’agir d’un costume ou d’un sari. Les femmes sont parfois parées de rouge ou d’orange. Les couleurs dépendent de l’état matrimonial, de même que du statut occupé par la personne défunte au cours de sa vie.
La présence de la famille auprès du défunt est obligatoire dans les obsèques hindouistes. Les membres de la famille se réunissent au domicile du défunt, ou encore sur le lieu de cérémonie. Les prières sont très importantes, car elles aident le défunt à cheminer dans son parcours vers les niveaux vibratoires supérieurs.
La veillée se poursuit pendant trois jours suivant la mort. La famille dépose une lampe à l’huile près de la dépouille.
Le prêtre hindou, appelé brahmane, préside la cérémonie personnelle honorant le défunt. Cette cérémonie, désignée sous le nom de Puja, consiste en le récit d’un mantra en sanskrit, dans le but de bénir le corps du défunt.
Le défunt est emmailloté dans un linge blanc, qui est recouvert de fleurs. Cette procession se rend jusqu’au lieu de la crémation, alors qu’une personne disperse de l’eau pour bénir le trajet. Le corps du défunt, surtout le dessus de la tête, est également aspergé d’eau pour le bénir. Les accompagnants scandent des paroles sacrées, des chants, et parfois exécutent des danses.
Les membres de la famille déposent des pétales de fleurs, ou encore des grains de riz, dans le cercueil du défunt avant qu’il ne soit fermé définitivement.
Le fils aîné de la famille du défunt, lui aussi revêtu de blanc, allume le bûcher funéraire. Dans certaines régions, le fils aîné scinde le crâne du défunt, afin d’aider encore plus l’âme à s’échapper de l’enveloppe physique.
En France, le fils aîné donne l’aval aux spécialistes pour lancer la crémation. Il doit lui aussi se raser le crâne pour cette cérémonie. Ce rituel met l’emphase sur le septième chakra, le plus haut niveau vibratoire du corps physique, appelé Sahasrara, ou lotus aux mille pétales. Ce chakra se trouve au niveau de la fontanelle, sur le dessus de la tête. Car c’est par cette ouverture que l’âme se replie dans les autres niveaux vibratoires.
Après la crémation, le fils aîné a également la responsabilité de disperser les cendres du défunt dans un cours d’eau.
Le rituel de la crémation ayant pris fin, les obsèques ne s’arrêtent pas là pour les membres de la famille du défunt.
Puisque les hindous considèrent que la mort « pollue », ils effectuent des pratiques de purification pendant plusieurs jours suivant la crémation.
Les membres de la famille vont traverser une période de treize journées, après le décès d’un de leurs proches, au cours desquelles ils vivront dans la modération. Ceci signifie qu’ils mangeront des mets végétariens et s’abstiendront de boire de l’alcool. Ils s’habilleront en noir et blanc, et ne porteront aucun bijou ni maquillage.
Des cérémonies hindouistes particulières sont tenues après le quatrième, le dixième et le quatorzième jour du décès. Ces cérémonies réunissent les membres de la famille, ainsi que les amis et les connaissances dans la demeure du défunt. Ils se recueillent pour prier ensemble.
La période de deuil culmine avec le shubasvikaram, qui marque l’acceptation complète de l’état de mort (ou transition) du défunt, ainsi que le retour à la vie normale des membres de sa famille et ses connaissances.
Un an après la crémation, les membres de la famille et les amis du défunt se réuniront de nouveau, en organisant une fête en l’honneur du défunt. Les prières récitées en pensant au défunt continuent de l’aider dans son cheminement vers des états vibratoires plus élevés.