Le don d’organes est un geste altruiste qui sauve des vies. Mais chacun peut se poser la question : ma religion l’autorise-t-elle ? Voici ce que disent les grandes religions sur le sujet, de façon claire et directe.
Religion | Position sur le don d’organes | Conditions ou nuances |
---|---|---|
Catholicisme | ✅ Favorable | Si la mort est constatée et que le geste est libre et gratuit |
Protestantisme | ✅ Favorable | Liberté de conscience, respect de la personne |
Islam | ✅ Favorable sous conditions | Liberté de conscience, respect de la personne |
Judaïsme | ✅ Favorable sous conditions | Mort bien constatée, respect des rites funéraires |
Bouddhisme | ✅ Favorable avec précautions | Attendre le départ de la conscience du corps |
Hindouisme | ✅ Favorable | Acte spirituel et méritoire |
L’Église catholique soutient pleinement le don d’organes comme un acte de charité. Il est perçu comme une forme de solidarité envers les malades, un « don de soi » dans la continuité de la foi chrétienne. Cependant, il doit respecter des conditions éthiques : la mort du donneur doit être clairement établie (notamment la mort cérébrale), le consentement doit être libre, et aucune marchandisation n’est tolérée.
📌 « Un don de vie, un témoignage d’amour fraternel. » — Jean-Paul II
Les Églises protestantes ne posent pas d’interdit religieux au don d’organes. Elles insistent sur la liberté de conscience individuelle, tout en valorisant la fraternité et l’aide au prochain. Pour la plupart des communautés protestantes, donner ses organes est une manière d’incarner l’Évangile.
📌 Chacun est appelé à faire un choix personnel, éclairé et en conscience. — Fédération protestante de France
L’islam, dans de nombreux pays et courants, autorise le don d’organes, mais toujours avec certaines conditions. Le geste est vu comme licite, voire recommandé, s’il permet de sauver une vie. Il faut toutefois :
que la mort du donneur soit certaine,
que le don ne porte pas atteinte à la dignité humaine,
et que l’acte soit libre, non rémunéré.
Des fatwas émises par des autorités religieuses autorisent le don, notamment dans un cadre thérapeutique.
📌 « Celui qui sauve une vie, c’est comme s’il avait sauvé l’humanité tout entière. » — Coran 5:32
Dans le judaïsme, sauver une vie humaine (pikuach nefesh) est un principe supérieur à beaucoup d’autres lois. Le don d’organes est donc autorisé – et parfois même considéré comme un devoir – s’il permet de sauver des vies. Toutefois :
la mort cérébrale doit être reconnue (ce point varie selon les courants),
et le corps du défunt doit être traité avec un profond respect.
Les communautés orthodoxes les plus strictes peuvent s’opposer au don s’il est perçu comme une atteinte à l’intégrité du corps.
📌 La vie prime sur presque toutes les autres obligations religieuses. — Consistoire central de France
Le bouddhisme encourage la compassion et le don de soi, donc le don d’organes est généralement bien perçu. Toutefois, il existe une attention particulière au moment de la mort : la conscience mettrait du temps à quitter le corps, parfois plusieurs heures après l’arrêt des fonctions vitales. Le prélèvement trop rapide pourrait donc nuire au processus de réincarnation.
Certains pratiquants demandent à ce que l’on attende un certain temps avant tout prélèvement.
📌 Donner son corps est une manière ultime de pratiquer le don (dāna).
Dans la pensée hindoue, le corps est un véhicule temporaire pour l’âme. Une fois la mort survenue, l’âme continue son chemin (réincarnation), et le corps peut donc être donné pour aider les vivants. Le don d’organes est vu comme un acte spirituel méritoire (punya) et une forme de karma positif.
Aucune objection doctrinale n’existe, même si la décision reste personnelle.
📌 Le don d’organes est souvent décrit comme un sacrifice noble au service de l’humanité. — Textes védantiques
Toutes les grandes religions autorisent, voire soutiennent, le don d’organes.
La majorité y voit un acte d’amour et de compassion, parfois même un devoir.
Des nuances existent selon les conditions du don (moment du décès, respect du corps, liberté de choix).
Conseil : si vous avez des doutes, discutez-en avec un responsable religieux de votre communauté. Et surtout, informez vos proches de votre décision pour éviter toute incertitude.