Le décès d’un être cher est toujours une épreuve pour son entourage et sa famille. L’enterrement bouddhiste peut changer d’un pays à un autre mais il présente des constantes immuables allant de l’accompagnement du mourant jusqu’aux obsèques, tout en s’adaptant à la législation en vigueur en France.
Aujourd’hui, la France compte environ 600 000 bouddhistes provenant en grande majorité de pays asiatiques comme le Vietnam, le Tibet, la Chine, le Cambodge et le Laos. Environ un quart des pratiquants sont des français de souche qui ont pris la décision de se convertir. Deux écoles se côtoient : le bouddhisme Tibétain et le zen.
Le bouddhisme est devenu la quatrième religion dans l’hexagone.
Pour les bouddhistes, le corps n’est qu’une combinaison d’agrégats et l’enveloppe corporelle est nettement moins importante que la conscience.
La mort n’est pas considérée comme un malheur, au contraire de beaucoup d’autres religions. Elle est perçue comme une libération et permet de rentrer dans un état de paix appelé également le Nirvana.
De plus, le décès d’un être humain n’est que le début d’une nouvelle existence car le bouddhiste croit à la réincarnation du nom de punarbhava. En fonction de son karma, l’esprit du mort pourra intégrer le corps d’un homme ou d’un animal. Une vie remplie de sagesse et de bienveillance conduira à une renaissance favorable. Au contraire, une existence remplie majoritairement d’actes malveillants et contraires aux préceptes du Bouddha conduira à une régression lors de la phase de réincarnation.
Les derniers instants du défunt sont essentiels car ses pensées ultimes vont conditionner sa renaissance. Aussi l’attitude de l’entourage proche du mourant est primordiale. Sa famille et ses proches doivent le rassurer et l’accompagner au mieux. Des textes contenus dans le Bardo Thödol, le Livre des Morts Tibétains peuvent être lus pour purifier le corps du défunt et aider la conscience à s’élever. Le calme, la sérénité et le recueillement sont de rigueur pour faciliter le départ de l’être cher vers une nouvelle existence.
Pour les bouddhistes, cet instant dans la vie d’un être humain est l’un des plus cruciales et va déterminer la suite de sa vie.
Au moment du dernier souffle, le corps est habillé préférentiellement d’une tenue de couleur blanche et doit adopter la position du Bouddha. A savoir : couché sur le côté droit avec la main droite sous la joie et la main gauche sur la cuisse gauche.
Le processus de mort se poursuit au-delà de l’arrêt du cœur jusqu’à la manifestation de la claire lumière. Cette étape essentielle peut prendre de quelques heures à quelques jours. Durant toute cette période, le défunt ne doit pas être déplacé.
Si pour une raison quelconque, il est nécessaire de bouger le corps alors des précautions s’imposent. Il est impératif de toucher dans un premier temps le sommet de la tête pour que l’esprit puisse s’échapper du crâne librement.
La préparation du corps dépend beaucoup de l’origine du défunt. Certaines mouvances préconisent le bain du mort. D’autres rites impliquent de mettre des pièces d’argent et une plante sacrée du nom de Bétel dans la bouche du défunt.
Le bouddhisme autorise le don d’organes ainsi que le don de son corps à la science. De plus, la thanatopraxie est une pratique qui est compatible.
En règle générale, les personnes pratiquant le bouddhisme souhaitent en forte majorité être incinérées mais il n’y a aucune contre-indication à procéder à un enterrement bouddhiste.
En l’absence de volonté écrite, les plus proches parents doivent, dans la mesure du possible, suivre les désirs du défunt émis du temps de son vivant. La cérémonie de crémation n’est soumise qu’à peu de rituels dans la mesure où la conscience a déjà quitté l’enveloppe corporelle du défunt.
La veille de la cérémonie d’au revoir, le corps est exposé soit à son domicile ou dans un chambre mortuaire. Cette veillée permet d’aider le défunt à accomplir son voyage vers une nouvelle existence.
Lors de la cérémonie, des mantras et des prières sont récités par la famille, des offrandes sous forme de fleurs et de fruits peuvent également être offertes par les invités. Des éloges funèbres sont pratiqués et le défunt sera désigné à la troisième personne au passé car la réincarnation a déjà débuté. La sérénité et le calme sont de mise lors des obsèques et les lamentations et les pleurs sont à éviter.
En France, l’incinération doit avoir lieu obligatoirement dans un crématorium. Il est d’usage que les proches assistent à la mise en flamme lors de la crémation. Cette pratique est interdite en France pour des raisons de sécurité. Mais de nombreuses salles d’incinération se sont équipées maintenant de caméra vidéo ou de jeu de glace.
Puis, les cendres du défunt sont remises aux plus proches parents. L’urne contenant les cendres peut être déposée dans le caveau familial, dans une case de columbarium ou les cendres peuvent être dispersées dans le jardin du souvenir (voir notre guide sur les possibilités légales concernant les cendres du défunt). Les obsèques se terminent en général au temple pour méditer et se souvenir de l’être cher en présence des proches du défunt.