La communauté arménienne est divisée en deux courants : l’Église apostolique d’inspiration Orthodoxe, et l’Église catholique. La communauté la plus répandue en France dépend de l’Église apostolique arménienne. Dans ce guide, il sera donc question de présenter le déroulement d’un enterrement arménien à la fois au sein des courants apostolique et catholique.
Chez les Arméniens, la mort est considérée comme «le repos de l’âme». Le corps qui n’est que son enveloppe charnelle, est finalement rendu à la terre, avec laquelle il a été préalablement façonné, dans l’attente de sa résurrection.
Le défunt est dénudé de sorte à signaler qu’il n’appartient désormais plus à la vie terrestre. Il est lavé à l’eau, enveloppé dans un drap blanc puis installé sur un lit. On réalise des prières en lisant les écritures et en récitant des psaumes à son chevet. Ces gestes sont sensés libérer son âme des tourments.
L’Église Apostolique tolère les soins de conservation, et n’est pas hostile au don d’organes.
Autrefois interdite, la crémation est désormais autorisée.
Il y a deux types de cérémonies : une pour les ecclésiastiques, qui est plus solennel, et un autre pour les laïcs.
Trois phases caractérisent précisément le service. Il se fait en premier à la maison ou au lieu où se trouve le défunt, puis à l’église et finalement au cimetière. L’objet des prières ici est d’intercéder auprès du Dieu afin qu’il reçoive près le lui l’âme du défunt.
C’est généralement au cimetière que s’achève la cérémonie funéraire. Avant d’introduire le cercueil dans la fosse, le prêtre apostolique le bénit au nom de la Sainte-Trinité avec un peu de sable qu’il y jette trois fois. L’inhumation peut se faire ensuite avec l’assurance que le défunt repose en paix dans la terre sanctifiée.
Après cela, la tombe est scellée par le prête, et les funérailles continuent dans la maison du défunt. Le célébrant y retourne en effet pour réciter les derniers psaumes et apporter une assistance spirituelle à la famille et aux proches.
La cérémonie funéraire catholique quant à elle implique un deuil adapté à l’église, de même qu’au cimetière dans la mesure où il y a enterrement. Le prêtre qui en est l’officiant est celui sur lequel va s’appuyer son déroulement. Ainsi, en plus de rendre hommage au défunt, elle permet aux proches de se réunir et prier.
La préparation de la cérémonie se fait en amont avec l’officiant. Celui-ci doit connaitre l’histoire du défunt pour organiser une cérémonie qui lui convienne, mais aussi pour faire le travail de deuil de la famille. Habituellement, les échanges préalables avec le prêtre se font directement à l’église soit dans un bâtiment paroissiale. C’est au cours de cet entretien que se fait le choix des prières, des lectures, de la musique ainsi que d’autres détails nécessaires pour le bon déroulement des funérailles.
La veillée est traditionnellement la première étape des funérailles. Elle se fait à l’église ou à domicile, ceci à l’initiative de la famille ou de l’entourage de la personne défunte. Cette pratique n’est pas obligatoire.
On note trois types de bénédictions pendant tout le long des cérémonies : une avant la mise en bière par le prêtre, une lors de l’entrée du cercueil dans l’église puis une dernière lors de l’inhumation.
Au commencement de la cérémonie à l’église, ce rituel est effectué avec de petits cierges, qui sont allumés puis ajoutés au cierge pascal. La lumière est alors transmise à certains proches ou des membres de la communauté chrétienne pour allumer ensuite les chandelles près du défunt. Le cierge pascal allumé signifie que Jésus-Christ est présent dans le monde. La liturgie s’en suit et donne le ton de la cérémonie. Elle représente la parole de Dieu en tant que source de vie et l’espérance pour tout fidèle de rejoindre son créateur après la mort.
L’encensement se fait par le prêtre qui officie la cérémonie. Il est une marque de respect envers le défunt et symbolise surtout la prière de l’assistance qui s’élève vers Dieu, selon que l’encens monte vers le ciel. Il est suivi immédiatement par le rite de l’eau, qui est toujours pratiqué en premier par le prêtre. Ce dernier asperge le cercueil avec de l’eau bénite et les proches du défunt se relaient ensuite pour faire de même.
L’inhumation est l’étape décisive de la cérémonie. Elle est réalisée par les employés de la pompe funèbre et consacre le départ définitif du défunt arménien. C’est aussi le moment où la famille exprime de nouveau toute l’affection qu’elle a pour lui.
Par ailleurs, lorsque la famille choisit de procéder à une crémation, le cercueil est alors transféré au crématorium à l’issue de l’office religieux.
Longtemps refusé par l’église, le suicide est aujourd’hui pris en compte dans la cérémonie funéraire catholique. Chaque cas est particulier et les circonstances ayant conduit à la mort peuvent être évoquées ou non lors des obsèques. C’est en effet à la famille de s‘entendre à ce sujet avec l’équipe paroissiale.
Pour ce qui est d’un défunt arménien non-baptisé, il peut bel et bien y avoir une cérémonie religieuse lors de son décès. Cependant, elle sera un peu différente de celle traditionnelle avec l’absence de quelques rituels.