Les obsèques et le cadre légal

Tout savoir sur les soins de conservation

Les soins de conservation ne sont généralement pas obligatoires, sauf en cas de circonstances particulières ou par certaines religions.

Dans certaines circonstances, il est nécessaire de compléter la toilette mortuaire par des soins de conservation, aussi appelé « embaumement ».

Les soins de conservation se distinguent de la toilette mortuaire car ils ont pour but de ralentir, grâce à des produits chimiques, les mécanismes naturels qui se mettent en place suite au décès d’une personne. Les soins de conservation sont réalisés dans le respect de la dignité de la personne décédée (Art. R. 2223-132 du Code général des collectivités territoriales).

Laboratoire pour des soins de conservation

A partir du décès, le corps du défunt subit des transformations dues à la cessation de toute activité vitale. Il convient alors de limiter ces processus dits de thanatomorphose. Pour cela, des soins de conservation doivent être promulgués. Ces soins sont appliqués en complément de la toilette mortuaire, qui elle, est une étape essentielle pour le deuil, mais non obligatoire.

Auparavant, l’embaumement était une pratique de l’Egypte antique tout à fait répandue et nécessaire. De nos jours, les méthodes ont évolué et sont plus ou moins invasives. En effet, conserver un corps peut aller de la simple maîtrise de la température jusqu’à l’utilisation de produits chimiques.

La Thanatopraxie

En quoi consistent les soins de conservation ?

La thanatopraxie comprend des actes invasifs post mortem ayant pour objectif de suspendre pour une durée limitée le processus de décomposition du corps (source Afif).

Après une toilette du corps, le praticien doit s’assurer qu’aucun obstacle (corps étranger) ne viendra obstruer les soins. La loi n’autorise pas d’autres personnes qu’un médecin et un thanatopracteur à pratiquer l’explantation de prothèse et stimulateur à pile (défibrillateur, pacemaker…). Il est par ailleurs obligatoire de faire une déclaration auprès de la mairie où les soins seront effectués.

Les soins doivent être pratiqués par un médecin ou par un professionnel diplômé appelé thanatopracteur. En effet, la tenue et le matériel adéquate sont requis et ne peuvent être maîtrisés par n’importe qui. La pratique de ce type de soins de conservation consiste en la ponction des liquides physiologiques, l’injection artérielle d’une solution à base de formol, à des fins conservatrices.

Pour la thanatopraxie, il faut une autorisation obtenue après demande auprès de la mairie comportant :

  • le nom du praticien

  • son habilitation

  • le produit qui sera utilisé

Ces praticiens seront sollicités au domicile si le décès y a eu lieu. Certaines précautions sanitaires sont obligatoires (lit médicalisé ou table de soins pour support, pièce séparée du reste du logement, une aération minimum, qui peut être entièrement nettoyée et stérilisée…)

Dans quels cas est-il conseillé de pratiquer des soins de conservation ?

Les soins de conservation ne sont généralement pas obligatoires, mais ils peuvent être fortement recommandés dans certains cas spécifiques. Voici lesquels :

  • le décès a eu lieu à domicile, ou la famille souhaite un maintien du défunt à domicile jusqu’au jour des obsèques

  • le défunt est décédé suite à une longue maladie nécessitant un traitement chimique lourd, par exemple un cancer ayant nécessité des chimiothérapies

Cas d’un décès ou maintien à domicile

Dans le cas d’un décès ayant eu lieu à domicile, ou, dans le cas ou la famille souhaite maintenir le défunt à domicile jusqu’au jour des obsèques, il est recommandé de pratiquer des soins de conservation. En effet, étant donné que le corps ne va pas être conservé dans une chambre froide, il va rester à température ambiante et le processus de dégradation va commencer.

Afin de ralentir ce processus, et afin que le défunt soit présentable pour un dernier recueillement le jour des obsèques, il est donc recommandé s de procéder le plus rapidement possible à des soins de conservation.

Cas d’un décès suite à une maladie ayant nécessité un traitement chimique, comme un cancer par exemple

Dans le cas d’un décès suite à une maladie ayant nécessité des soins, comme une chimiothérapie par exemple, il est également recommandé de procéder à des soins de conservation rapidement. En effet, les produits chimiques que le corps pouvait tolérer dans une certaine mesure de son vivant ne seront plus contrôlés ni éliminés de l’organisme et peuvent provoquer un jaunissement de la peau par exemple.

Dans ce cas-là, il est également recommandé de procéder au plus vite à des soins de conservation pour que le défunt reste présentable pour le recueillement le jour des obsèques.

Dans quels cas est-il obligatoire de pratiquer des soins de conservation ?

Le rapatriement du corps à l’étranger

Si la famille souhaite procéder au rapatriement du corps du défunt à l’étranger, certaines institutions, telles que les compagnies aériennes et les législations des pays étrangers, peuvent imposer des soins de conservation. Advitam vous conseille pour ces cas particuliers.

D’autre part, il existe des “infections transmissibles qui imposent une mise en bière immédiate dans un cercueil hermétique”, pour lesquelles la loi n’autorise aucune atteinte au corps. Outre ces mesures de sécurité sanitaire, s’il y a un obstacle médico-légal ou décès dans un cadre professionnel, il n’y a pas d’obligation.

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Les alternatives à la thanatopraxie : méthode de conservation par le froid

La conservation par le froid est une autre méthode de conservation qui s’opère sous deux formes : par carboglace, ou à l’aide d’équipements réfrigérants. Aucune d’elles ne nécessite de précaution particulière, si ce n’est la mobilisation d’un matériel spécifique.

Équipement réfrigérant

Le plus courant est de placer le corps dans une cellule ou sur une table réfrigérée. C’est une pratique traditionnelle écologique. Elle est presque automatique car la plupart des établissements de soins en sont équipés, y compris les funérariums et certains EHPAD.

Carboglace

Les professionnels vous proposeront autrement une méthode qui demande un renouvellement au bout de 24h. Une méthode, dite de carboglace, qui consiste à mettre en contact du défunt de la glace carbonique pour que la température corporelle descende à -78°C.

Il est possible de combiner les deux méthodes (froid + formol), mais jamais le procédé de carboglace ne se conjugue avec des injections chimiques.

Religion

Certaines religions ne tolèrent pas de telles atteintes au corps d’un défunt :

  • islam

  • judaïsme

  • hindouisme

Des exceptions sont faites lorsqu’il y a un rapatriement, mais le principe de thanatopraxie est contraire au respect de l’enveloppe corporelle d’un défunt et de sa symbolique religieuse. Vous pouvez consulter notre guide sur les toilettes rituelles, pour savoir quelles sont les soins religieux apportés au défunt selon les croyances.

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