L’évangélisme fait partie du christianisme, et peut se nommer christianisme évangélique ou protestantisme évangélique. Il réunit des confessions chrétiennes initialement inspirées par la Réforme protestante. L’enterrement évangélique ressemble donc fortement à l’enterrement protestant avec quelques légères différences.
Le terme « évangélique » est découle initialement du mot Évangile. Les évangéliques se reconnaissent comme issus de la Réforme protestante, mais ils ont parfois été rejetés par les autres protestants, comme ce fut le cas par le passé.
Les chrétiens évangéliques valorisent fortement la conversion individuelle relevant d’un choix personnel. Ceci implique donc un changement de vie et une relation individuelle avec Dieu s’articulant en toute connaissance de cause autour de la lecture de la Bible et de la communion par la prière.
Une différence importante de l’Église chrétienne évangélique avec les autres courants chrétiens est la nouvelle naissance (conversion personnelle) et le baptême du croyant (adulte). En 2011, le mouvement compterait 656 millions de croyants dans le monde.
Selon la religion protestante, l’existence n’est pas l’aboutissement d’un effort personnel, mais plutôt le cadeau désintéressé de Dieu. Ainsi quand l’heure est venue, les défunts sont « remis à Dieu » et leur sort ne dépend en aucun cas des prières des vivants lors du culte évangélique. D’ailleurs les prières sont à destination des vivants, pour faciliter la phase de deuil, et non pas à destination du défunt.
Les protestants ne prient pas pour leurs morts ; de ce fait le rite funéraire est généralement très simple. Il est donné aux familles une indépendance totale dans son organisation. La cérémonie peut avoir lieu avant ou après l’inhumation ou la crémation. Elle peut également se faire sans la présence du corps.
Généralement, la cérémonie a lieu dans un temple ou dans d’autres lieu (funérarium, crématorium), et est prise en charge par un pasteur. Ce dernier a alors pour rôle d’accueillir la famille et d’évoquer la vie du défunt. La cérémonie évangélique vise exclusivement la consolation des vivants, et a pour dessein d’offrir aux familles et amis du défunt un moment pour se recueillir et partager leur peine et chagrin.
Le culte évangélique s’inscrit surtout dans le remerciement envers Dieu pour l’existence qu’il a donnée au disparu. Si le cercueil est présent lors des obsèques, il n’y a pas de bénédiction ni le rituel de l’eau comme dans le culte catholique. Aucune veillée funéraire n’est pratiquée.
Le protestantisme n’émet aucune restriction ou obligation concernant les soins apportés au corps ou de l’organisation des funérailles. Généralement, la première étape consiste à faire appel au service des pompes funèbres pour décider du jour, de l’heure et du lieu des funérailles. Et ce sont eux qui font office d’intermédiaire entre la famille endeuillée et l’établissement religieux.
Il est toutefois possible de contacter directement l’établissement religieux dans le cas où le défunt a été de son vivant un membre actif de la paroisse.
Il n’y a pas non plus d’obligation concernant l’enterrement ou la crémation dans la religion évangélique. Le culte protestant ayant reconnu le droit à la crémation depuis très longtemps, il est logiquement également admis dans le culte évangélique.
Le don d’organes qui, dès ses débuts en France, a recueilli une certaine faveur ne pose non plus de problème de principe. Cela est même vu comme un geste altruiste ; une façon de vivre en pratique l’amour de son prochain. Par ailleurs, le corps du défunt ne fait l’objet d’aucune sacralisation, d’aucune prière. Les soins apportés au corps ont pour but de le rendre présentable aux yeux des vivants.
Quel que soit le courant auquel ils appartiennent, tous les protestants conçoivent la célébration avec sobriété. La cérémonie est très simple, se déroule généralement au temple et dure environ 45 mn à 1h.
La famille et les proches sont accueillis par le pasteur et la communauté religieuse. Puis arrive le temps de la mémoire et du souvenir. Bien que le pasteur soit celui qui dirige la cérémonie, il est tout à fait possible pour les proches d’y prendre part en rappelant les bons moments passés avec la personne décédée.
Vienne ensuite les remerciements à Dieu pour la vie et les bonnes choses accordées au défunt durant sa vie sur terre et une prière pour le réconfort des personnes confondues par le deuil. La lecture de l’Écriture par le pasteur est commentée et orientée sur les thèmes de la mort et de la nouvelle d’une vie au-delà.
S’ensuit alors une série de prières notamment pour réconforter les proches en deuil, puis le chant d’un psaume et la bénédiction de l’assemblée. Des extraits spécifiques de la bible peuvent être choisis pour la cérémonie. À cela peuvent s’ajouter des poèmes, de la musique ou des chansons profanes. Il est toutefois préférable de demander au préalable l’avis du pasteur.
Le pasteur personnalise au maximum le moment de recueillement en évoquant les moments clés de la vie du défunt. Les familles sont de plus en plus nombreuses à souhaiter un service au temple en présence du corps, avant l’inhumation ou la crémation.
La dernière étape est celle de l’accompagnement au cimetière. Une fois le cercueil descendu dans la tombe, il y a quelques mots prononcés, une brève lecture de la bible, un cantique et enfin la prière finale. Alors que les fleurs se font rares au cours d’un enterrement, il est en revanche fréquent de jeter une poignée de terre sur le cercueil au moment de la mise en terre.
La crémation est autorisée depuis 1898, celle-ci est souvent un souhait imposé par le défunt. Et il est d’usage que le pasteur organise un moment de recueillement pour la famille du défunt directement au crématorium.
Des demandes se font de plus en plus fréquentes pour un temps de prière au funérarium. Les raisons peuvent être multiples : l’absence de lien avec la paroisse, la commodité, l’éloignement du cimetière… Une cérémonie relativement courte en la présence du pasteur est aussi chose courante.