Les enterrements protestants se distinguent des obsèques catholiques et orthodoxes. A l’apparition de cette religion, les pasteurs ne célébraient pas les funérailles, cela a quelque peu évolué depuis.
Soucieux de dépouillement et peu porté sur le superflu, le protestantisme prévoit des obsèques d’une grande simplicité. Dans le protestantisme le rite funéraire ne s’adresse pas au défunt, mais aux vivants, à savoir sa famille, à ceux qui restent. Il s’agit en fait de rappeler le don de l’existence fait par Dieu aux hommes. Aussi, dans le protestantisme, les obsèques peuvent se dérouler après l’inhumation du défunt, en dehors de sa présence.
La cérémonie n’est pas figée et la famille peut souvent la modifier à sa convenance, en demandant, par exemple, la tenue d’une veillée funéraire qui n’est jamais une obligation. Par ailleurs, la liturgie des funérailles dépend de la confession protestante à laquelle on appartient.
Après le décès, les rites sont très limités et les pratiques sont souvent laissées à l’appréciation des familles. Par exemple, il n’est pas d’usage de procéder à la toilette funèbre du défunt, qui n’est veillé que si ses proches le souhaite.
Depuis les débuts du protestantisme, l’extrême-onction des malades, en tant que sacrement, est également proscrite. Comme les catholiques, la mise en bière du corps est effectuée par les employés des Pompes Funèbres. Quant au cercueil, il doit être d’une grande simplicité et éviter l’apparat et les ornements superflus. Il peut, bien sûr, être revêtu d’une croix nue.
La cérémonie dure entre 30 minutes et 1 heure selon les étapes suivantes, et se déroule soit au temple, au domicile de la famille, au cimetière ou au crématorium.
Accueil de la famille
Évocation des grandes étapes de la vie du défunt par ses proches
Prière pour le réconfort des proches éprouvées par le deuil
Lecture de textes religieux avec un mot du pasteur et correspondants à la personnalité du défunt
Chant d’un cantique selon le souhait des proches
Bénédiction des vivants
Le pasteur n’est pas la seule personne à pouvoir prendre la parole. Tout proche souhaitant rendre hommage au défunt peut le faire. La cérémonie peut aussi avoir lieu directement au cimetière ou au crématorium. Dans ce cas, le pasteur y est également présent.
La présence du cercueil n’est pas obligatoire pour réaliser la cérémonie, mais sa présence est de plus en plus souhaitée par les familles. Corollaire immédiat, le cercueil n’est ni béni, ni aspergé d’eau bénite.
Il y a rarement des fleurs lors des obsèques protestantes, mais un jeté de terre sur le cercueil est possible lors de la mise en terre.
Comme le temple lui-même, le lieu de sépulture d’un protestant doit témoigner de cette sobriété qui exprime le contact direct du croyant à Dieu, sans que que son regard n’en soit détourné par les fioritures d’un décor trop chargé. Sur la pierre tombale, on grave souvent un verset de la Bible, exprimant la foi et la confiance en Dieu. Plutôt que d’offrir des gerbes de fleurs, les assistants sont encouragés à faire un don à une œuvre ou une association caritative.
Étant donné que la cérémonie est dédiée à Dieu, et non au défunt, il n’est pas nécessaire que le corps soit matériellement présent au moment de la cérémonie. Dans la même logique, la crémation ne pose aux fidèles aucun problème. D’ailleurs, elle a été autorisée par les Églises luthériennes et calvinistes dès la fin du XIXe siècle, bien avant l’Église catholique. Aujourd’hui, la crémation est majoritaire chez les protestants.
De même, les Églises luthériennes ou calvinistes sont plus libérales sur la question du don d’organes. On l’a dit, elles ne rendent pas un culte particulier au corps mort, qui, pour elles, n’a rien de sacré. D’une manière générale, elles pensent que le consentement présumé de la personne ou, mieux, son vœu explicite de vouloir donner certains de ses organes après son décès, sont suffisants pour accepter cette pratique. Conçu ainsi, le don d’organe est plutôt considéré comme une marque d’altruisme et une manière ultime de respecter le commandement essentiel: « tu aimeras ton prochain comme toi-même ».