Le décès d’une personne entraîne l’arrêt de toutes les fonctions vitales de son organisme. Le corps n’étant donc plus irrigué, une certaine rigidité s’installe. La toilette mortuaire vient maquiller cet aspect, au contraire des soins de conservation qui ralentissent la décomposition du corps…
Bien souvent il s’agira de laver le corps, de le vêtir (choix de la tenue par la famille), et de diminuer tout aspect dégradant ou mortuaire. Même si aucune présentation du corps lors d’obsèques n’est prévue, le défunt doit être présentable pour ses proches.
Selon que le décès ait eu lieu en endroit hospitalier ou en établissement de soins, le corps sera automatiquement pris en charge par le personnel de l’établissement. En effet, la plupart de ces établissements (hôpital, clinique, EHPAD…) possèdent des chambres mortuaires, adaptées pour la thanatopraxie.
Si le décès est survenu sur la voie publique, au domicile ou ailleurs, le corps sera donc transféré et des soins de conservation seront donc éventuellement nécessaires pour ralentir toute altération. Notamment limiter les effets de la thanatomorphose.
La thanatomorphose est le processus par lequel tout corps humain subit les conséquences de l’arrêt de ses fonctions vitales. Ce processus est plus ou moins avancé selon les conditions de santé du défunt et l’environnement dans lequel le corps est conservé (température, humidité). C’est pourquoi, après le décès la loi oblige que des soins de conservation soient pratiqués sur le corps si celui-ci est réservé à un cercueil de moins de 18mm d’épaisseur ou en destination d’un pays pour rapatriement (décret 2017). Ils peuvent être matérialisés par le placement en caisse réfrigérée, ou par l’injection de composants chimiques (mélange à base de formol) qui viendront retarder, du moins ralentir la thanatomorphose. Pour plus d’explications concernant les soins de conservation, vous pouvez consulter notre guide à ce sujet.
De plus, la toilette mortuaire répond à des exigences d’hygiène évidentes qui permettent le bon déroulement des étapes suivant le décès (transfert, mise en bière, présentation, rapatriement…).
Dans la pratique, la toilette mortuaire qui prend moins d’une heure, se déroule ainsi :
le personnel qualifié supprimera toute trace d’intervention (pansements, perfusion, plaies, drains, cathéter…)
il retire du défunt tout accessoire de commodité : lunette, montre, bijou, appareil auditif…
suturation et nettoyage des orifices et plaies (souvent sources de prolifération bactériennes, risques d’écoulement imprévu)
nettoie le corps du défunt. Une toilette permettant d’éliminer tout risque d’infection, de la tête au pied
maintient des yeux (lentilles spéciales) et de la bouche (un point de suture) fermés
obstruction des orifices à l’aide de coton (méchage)
habille le défunt avec les vêtements choisis par les proches ou le défunt lui-même (si dernières volontés rédigées ou contrat obsèques)
coiffage et maquillage léger de façon à rendre l’aspect moins livide
Il convient pour la personne qui effectue la toilette, de faire l’inventaire des vêtements choisis lors de la présentation du corps. Cela permet de veiller à ce que les zones dévoilées par les habits, soient soigneusement maquillées (vêtements transparents, décolletés…).
Ce processus est naturellement plus poussé lorsque le corps a subi des prélèvements d’organes par exemple. Par respect, le personnel saura faire preuve de délicatesse envers la dignité du défunt en toutes circonstances.
Ces étapes à respecter peuvent donc être pratiquées au domicile, par des officiers religieux ou en chambre mortuaire par un thanatopracteur dont le métier est notamment de limiter les effets de la thanatomorphose. Selon les croyances, les familles peuvent également faire intervenir divers représentants religieux qui maîtrisent une toilette rituelle spécifique. Pour connaître les particularités de ces rites, vous pouvez consulter notre autre guide sur les toilettes rituelles à respecter selon les religions.
Les altérations des interventions chirurgicales, de la maladie ou tout simplement du temps seront donc dissimulées au mieux. Le résultat final doit laisser paraître une apparence soignée et reposée du défunt. Sans ce travail, le processus de deuil est compromis, ce qui peut être lourd de conséquences psychologiques pour les proches affectés.